Afin de vous faire mieux connaître les artistes que j’édite, on a décidé de vous proposer une interview. On commence par Lksir à l’occasion de son expo à Rouen, le vernissage c’est ce vendredi 27.
Peux-tu te présenter ?
Jofficie sous le nom Lksir, en tant que graffeur, graphiste et illustrateur. Jai 29 ans. Le graffiti est la base de mon travail, même si j’ai toujours dessiné. Ceux qui m’ont le plus encouragé dans ce que je fais sont Schiele, Tapies et Seb Jarnot
les labels Warp et Ninja tune aussi !
Pourquoi Lksir ?
Un jour où je décidais de changer une nouvelle fois de nom, jai trouvé « risk ». J’aimais bien les lettres, que j’avais déjà testées dans d’anciens blazes ou typos tapées sur papier, mais je trouvais le nom trop commun. J’ai retourné les lettres, « ksir », et j’ai pensé à élixir. Je trouvais ça pas mal à creuser, la thématique alchimie, expérience etc
J’ai juste rajouté un «el» façon préfixe espagnol signifiant « le », d’où la prononciation accrochée à mon nom : el ksir (le risque). Plus tard j’ai limogé le « e » pour incompétence. La prononciation est restée. Parfois oui, parfois non.
Pour commencer, comment faut-il prononcer ton nom ? El-Ca-Sire ? Elixir ?
?
L kasir, Elixir, Alexi, Casimir, Eliskir
je men suis mangé des variantes ! A priori, parti delixir, ça sonne plus El-Ca-Sir maintenant.
Depuis combien de temps peins-tu ?
Je peins depuis 1993. Mon évolution dans la peinture s’est effectuée en trois étapes. De 93 à 98, j’ai surtout taggé, posé et dessiné des lettres, testé différentes techniques à la bombe, sans trop me poser de questions. Je faisais bien quelques persos, mais sans prendre une direction particulière. C’était vraiment pour le fun. Je me souviens qu’à partir de 98, j’ai décidé de m’affirmer dans un style qui me serait propre. Mes productions devaient m’identifier tout comme un tag définit clairement son auteur. Ce travail de mise au point a duré 6 ans, et s’affine encore aujourd’hui. Mais depuis 2004, après avoir donné dans le style persos en volume et jolies couleurs, j’assume un parti pris beaucoup plus radical.
C’est vrai que tu as un style qui t’es propre. Saurais-tu comment définir ta peinture ? Reflète-t-elle ta personnalité ?
Je travaille surtout le trait. Je considère mes combinaisons de traits comme « des lignes de vie », témoignage d’une vie intérieure. Je travaille en tension, avec un souci de vérité brute, dénuée de fioritures. Dans l’évolution de mon travail de représentation, j’abandonne progressivement tout ce qui desserre l’expressivité.
Qu’est ce qui a changé dans le graffiti depuis tes débuts ?
Lorsque j’ai commencé, les magazines et magasins de bombes étaient plutôt rares – à Rouen inexistants. Mais le fait de n’avoir quasiment pas accès à l’information avait quelque chose de formateur, et c’était un bon indice de motivation. On ne subissait pas trop d’influences extérieures, et on devait trouver des solutions si on voulait peindre : trouver nos bombes sur les marchés, et nos fatcaps décapfour à Monop’. Ca faisait partie du truc. On commençait par le tag, pour ensuite découvrir ce que la bombe avait d’autre à nous offrir
Depuis, les choses ont évolué, ce qui ralit plus de monde à la cause : du mag « Graff-it ! » dispo en kiosque, entre autres, jusqu’aux magasins spécialisés graffiti, comme le « Wanted shop » où l’on trouve tout le nécessaire : bombes, saps et livres, toiles et ustensiles divers
De quoi booster tout le monde, et ouvrir cette culture à un public plus large
Penses-tu qu’il y ait un lien entre street art et graffiti ?
Je pense que le graffiti est l’un des nombreux modes d’expression du street art qui est quelque chose de beaucoup plus général, avec cette même toile de fond : la rue.
ExpORKADRE / LKSIR
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>>> le Vernissage c’est vendredi 27 avril à 18 h, à la librairie l’Armitière <<<
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Librairie lArmitière 88, rue Jeanne darc 76000 Rouen
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